Qu’est-ce qu’y se trame (s) ?
Chères amies et chers amis de l’ADRACE,
Aujourd’hui, afin de mieux rendre compte des continuités écologiques, les spécialistes de l’environnement font, dans leur communication, grand usage du mot « trame » qu’ils colorent de la palette de l’arc-en-ciel. Ainsi parlent-ils des trames vertes, bleues, brunes, jaunes, turquoises, en y ajoutant, pour faire bonne mesure, le noir, le blanc et l’aérien. Je vous les présente ci-après.
Les continuités écologiques. Elles sont constituées de l’ensemble des espaces naturels nécessaires à une population d’espèces faunistiques, floristiques et fongiques pour circuler et accéder à des zones vitales permettant l’alimentation et la reproduction. Les continuités écologiques sont donc indispensables à l’existence du vivant sur toutes sortes de milieux.
Le mot trame vient du latin trama (contraction de trans (au-delà) et meare (couler, se glisser). Au sens premier, le mot désigne l’ensemble des fils d’un métier à tisser. Au sens figuré, il s’applique à ce qui constitue le fond, la liaison, l’enchaînement d’une chose organisée : en l’espèce, il s’agit de la biodiversité.
La trame verte : fait référence aux milieux naturels et semi-naturels terrestres : boisements, prairies, champs, jardins.
La trame bleue : fait référence aux milieux aquatiques et humides (fleuves, rivières, étangs, zones humides).
La trame aérienne : favorise les déplacements sécurisés de la faune dans les airs. Son respect conduit à adapter et mieux prendre en compte les équipements (éoliennes, aérodromes, aéroports) pouvant poser un problème aux espèces volantes (insectes, oiseaux, chauves-souris).
La trame brune : vise au maintien ou au rétablissement des fonctions écologiques des sols et des sous-sols : habitat pour les organismes, contribution au cycle de l‘eau, absorption et stockage de CO², filtration et dégradation de polluants. Elle concerne surtout les espèces pour qui le sol est, à la fois, un lieu de vie et un espace de déplacement.
La trame turquoise : à la croisée des trames vertes et bleues, elle contribue à la circulation de plusieurs espèces (amphibiens, papillons, libellules et oiseaux) dont le cycle de vie dépend d’un réseau d’interfaces à la fois sec et humide. Son identification permet, par exemple, d’aller au-delà d’une simple délimitation d’une zone tampon autour des cours d’eau ou des mares.
La trame jaune : est formée par des milieux ouverts principalement cultivés (prairies sèches ou humides, vergers, cultures extensives, maillage bocager).
La trame noire : elle aide à la prise en compte du cycle de vie de la faune et de la flore nocturne, comme l’orientation des espèces volantes, ou la saisonnalité des végétaux, en permettant de limiter les perturbations de l’éclairage urbain sur la biodiversité.
La trame blanche : permet aux espèces de se déplacer avec un niveau de bruit tolérable pour assurer leurs cycles biologiques sans pollution sonore.
A bientôt pour de nouvelles informations sur la biodiversité.
Bien cordialement.
Robert MONIER
Président de l’ADRACE.
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